عبد الرحيم الفقير الادريسي في مدونات Pers 402 :المسيرة الذهبية للملوك الثلاثة السياسة العامة ..البعد الدولي 1986 / 2024 : توثيق : Documentatie: توثيق Pers 402 Ers Journalist : telegraafmpers@gmail.com… Aljazirapress@yahoo.nl Mediablogs………………international******* le monde ***** de wereld
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Yaoundé
21ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et de France
….Mon pays, le Maroc, comme vous le savez, avait eu l’honneur d’accueillir en 1994 à Marrakech, le dernier round du cycle du GATT qui a donné naissance à l’Organisation mondiale du commerce
A cette occasion, mon regretté père, Sa Majesté Hassan II, que Dieu l’ait en Sa Sainte Miséricorde, conscient qu’il était des implications multiples qu’allait engendrer le phénomène de la mondialisation sur les économies de nos pays, avait appelé de Ses vœux la mise en œuvre d’un plan de développement global pour l’Afrique. Dans son esprit, ce plan devait conduire à l’ancrage des pays d’Afrique dans le système commercial multilatéral, inaugurant ainsi un cycle dynamique et permanent de progrès économique et social à l’échelle du continent
Aujourd’hui, l’appel visionnaire de notre regretté Souverain, dont le souci majeur était le bien-être et la quiétude des peuples africains, est plus que jamais d’actualité. Nous relevons, en effet et non sans inquiétude, que l’Afrique n’a bénéficié que marginalement des retombées de la libéralisation des échanges, et ce malgré la profession de foi de l’Organisation mondiale du commerce
Cette marginalisation de l’Afrique, dans tous les secteurs de la vie internationale, entrave et de manière sérieuse son intégration au système commercial multilatéral. Notre continent, dont la population dépasse les 700 millions d’habitants, représente moins de 2 % du commerce mondial et reçoit à peine 2 % du total du flux des investissements internationaux, lesquels concernent pour l’essentiel des secteurs des mines et du pétrole
Déjà pénalisés par le retard de leurs systèmes productifs et par l’instabilité des prix, les pays africains se heurtent à la fermeture des marchés des pays industrialisés, laquelle fermeture concerne leurs produits les plus compétitifs. A titre d’exemple, en 1999, les pays développés ont affecté plus de 300 milliards de dollars aux subventions agricoles, soit environ le P.N.B. total de tous les pays de l’Afrique subsaharienne
A la fermeture des marchés, s’ajoutent les politiques commerciales restrictives et la perte des parts de marchés induits ainsi que la généralisation du système des normes par produit qui est en passe de devenir une nouvelle barrière non tarifaire. Le manque à gagner pour les pays africains est considérable et dépasse de loin les subsides de l’aide publique au développement
La dette extérieure de l’Afrique évaluée à près de 350 milliards de dollars en 1999, constitue un autre handicap majeur au développement économique et social de l’ensemble des pays africains. D’où l’impérieuse nécessité et la réelle urgence de repenser cette dette en termes d’annulation ou de reconversion afin qu’elle soit génératrice d’emplois et de ressources qui pourraient être allouées aux budgets sociaux
Mon espérance est que cette situation ne puisse perdurer et que la communauté internationale ne puisse s’accommoder indéfiniment d’une mondialisation asymétrique et à sens unique, s’éloignant ainsi du principe originel et globalisant du concept même de mondialisation
Allocution de S.M. le Roi Mohammed VI lors du 21ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et de France
Yaoundé le 18/01/2001
Source : https://telegraafm.com/?p=21183